Craie, plume, espace, C.O.D. et coquelicot - une soirée presque comme à l'école

L'école est un univers où tous cohabitent avec plus ou moins d'enthousiasme. Trois courts métrages documentaires étaient présentés ce vendredi 13 novembre à la Médiathèque Jean Paulhan, montrant les difficultés rencontrées par les uns et les autres. 
Un débat, animé par Sylvie Darras, animatrice pour l'Ecole des parents et des éducateurs du Gard (EPE30) a suivi la projection.

"Espace", d'Eleonor Gilbert, présente une gamine bien dans ses baskets qui, se servant du dessin comme outil de communication, explique à la réalisatrice la difficulté pour les filles de prendre leur place dans la cour de récréation. Elle fait courir son crayon sur le papier avec l'aisance d'un général présentant son plan d'attaque à ses officiers. Mais son désarroi est réel devant l'impossibilité de s'appuyer sur les adultes - en l'occurrence les enseignants de son école - pour l'aider à s'imposer légitimement sur un bout de territoire. Sa représentation mentale de l'espace et la facilité qu'elle éprouve à transcrire celui-ci sur le papier a étonné plus d'un spectateur.


"Le C.O.D. et le coquelicot", de Cécile Rousset et Jeanne Paturle transporte les spectateurs dans une école d'un quartier périphérique de Paris, avec des enfants ayant de grosses difficultés à accepter les règles de l'école. Ici, cinq jeunes enseignants décident de s'impliquer sur le long terme, dans des classes où les apprentissages se font de haute lutte ; ils sont filmés dans leur classe, leur école, lors d'une classe de neige, etc. Le recours au dessin et à la peinture dédramatise ce qui ressemble bien souvent à un bras de fer avec les enfants.

Cette prise de distance rend ce film - qui prend figure de film d'animation - léger et touchant, malgré la difficulté du sujet. Il permettra peut-être aux éducateurs qui auront vu ce film de se positionner différemment dans leur rôle, face aux enfants ou avec eux.



"La craie et la plume", de  Lionel Retornaz, est un film très onirique qui met en scène trois enfants et leur parole au cœur d'une classe qui semble déserte, comme abstraite. Ces enfants rêvent, imaginent, parlent à mi-voix de leur désir de créer, de dessiner, d'écrire. Les images suivent ces paroles de manière discrète, elliptique, par petites touches de lumière.
 texte et illustrations : Françoise Lienhard

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