"Là où poussent les coquelicots", un documentaire en cours de fabrication

Exceptionnellement, le jeudi 11 novembre, le Mois du Film Documentaire n'a pas de film à nous montrer. Le public réuni dans la salle de conférence du Carré d'Art participe ce soir à une discussion.
La discussion est animée par Nathalie Degouzon de Languedoc-Roussilon cinéma, elle posera des questions à Vincent Marie, historien, spécialiste de la bande-dessinée et réalisateur du film "Là où poussent les coquelicots". Il est accompagné par le producteur du film : Laurent Segal de Kanari Films.


Vincent Marie, Laurent Segal et Nathalie Degouzon.
Le film est donc en cours de réalisation. Vincent Marie a emmené avec lui quelques images pour soutenir ses réflexions. C'est un instantané d'un film en construction auquel il  nous ait donné l'occasion d'assister.
Vincent Marie souhaite utiliser "le cinéma comme médium pour travailler la bédé de façon intéressante". Le sujet de son prochain film : la première guerre mondiale et ses représentations.
Une idée au départ de ce film est que la bande dessinée aide à comprendre la guerre de 14-18.
Il est intéressant de remarquer que les derniers acteurs de cette guerre ne sont plus parmi nous: les derniers poilus sont morts. Que nous reste-t-il ? Les images d'archives, les photos, les textes d'époque.
Selon Vincent Marie, la bande dessinée permet de"reconstruire cette époque". Les auteurs de bédé se servent bien souvent des mêmes archives que les historiens. Ainsi, pour un large public, les œuvres de bédés viennent nourrir l'imaginaire collectif et les images de bandes-dessinées viennent se substituer aux photos d'époque.

Vincent Marie (à gauche) et les images de la guerre. Dessin de Françoise Lienhard.
Fabriquer un film, essentiellement, c'est répondre à des questions, des dizaines et des dizaines de questions. A commencer par "Pourquoi faire ce film ?" et celles qui viennent juste après "Pour dire quoi " et "Pour le dire à qui?"
Elles s'accompagnent de toutes les questions en "comment", en voici quelques-unes abordées ce soir là : "Comment mettre en place une histoire sur ce sujet ?" qui va de pair avec la question essentielle : "Comment embarquer le spectateur dans ce sujet?"
Pour le réalisateur, il faut alors répondre à "Comment écrire ce documentaire?" Vincent Marie nous explique qu'il faut être très précis dans l'écriture tout en laissant une large place au réel et aux surprises qui font souvent la richesse d'un documentaire. Pour l'instant il opte pour un déroulé de l'histoire de façon chronologique, en suivant les événements de la première guerre mondiale, mais il ne s'interdit pas de changer en cours de route.
Avec quel casting ? Qui inviter à apparaitre dans le film ? Comment les aborder ? Et les faire accepter à participer au tournage ? Vincent Marie souhaite un casting d'auteurs internationaux, sa passion et ses connaissances encyclopédiques en bande dessinée sont d'une grande aide pour simplifier les contacts. Se pose alors des questions de réalisation :
Comment mettre en image un dessinateur ? Comment utiliser les images fixes de bande dessinée ? Faut-il aussi utiliser des images d'archives (qui coutent très cher)?

Laurent Segal, producteur, dessiné par Françoise Lienhard.

Pour le producteur vient vite la question: "Comment financer ?". Laurent Segal nous explique le rôle central de la télévision dans la chasse au financement: "un verrou à faire sauter".
"Comment trouver un équilibre entre désir de réalisation et budget ?" Se pose alors la question humaine "Comment peuvent s'entendre un réalisateur (avec toutes ses envies) et un producteur (avec toutes les limites qu'il doit mettre) ?"
Doit aussi se résoudre la question technique de "Comment monter une équipe ?", combien de personnes sur le tournage, ingénieur du son, cameraman...Pendant combien de temps ?

Détail de "The Great War", une bande dessinée dépliable de 7 mètres de long par Joe Sacco.
Ce soir là, s'ils ont répondu à quelques questions des spectateurs sur la fabrication d'un documentaire ; Laurent Segal et Vincent Marie sont repartis avec des dizaines de questions auxquelles ils doivent toujours répondre pour réaliser leur film.

texte et photos Fabien Garcin
dessins de Françoise Lienhard


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