Programme 2014

Cette année, nous nous intéresserons à l'image d'archive. Chaque image est ou deviendra archive. Non seulement il n’est pas question de support ou de genre, mais ce n’est pas non plus une question d’ancienneté. « Un objet est mort quand le regard vivant qui se posait sur lui a disparu ». (Les Statues meurent aussi, Chris Marker, 1953). Qu’en est-il des images aujourd’hui ?

À l’heure du numérique, la question de la conservation des images et de la mémoire du monde ne s’est jamais autant posée. De l'archive historique à l'archive contemporaine, de l'archive collective à l'archive familiale, les films et les invités aborderont tous la question de la construction, de la représentation et de la transmission de la mémoire par l’image en mouvement.

Nous approfondirons cette réflexion lors d'une journée d'atelier ouverte à tous le 21/11, grâce aux points de vue de spécialistes.

« La photo, c’est la chasse, c’est l’instinct de chasse sans l’envie de tuer. C’est la chasse des anges. On trac, on vise, on tire… et clac ! Au lieu d’un mort, on fait un éternel. » 
Chris Marker, Commentaires 2, 1961.

Entrée libre

Ce blog, est l'occasion de revivre ou de découvrir tous les moments de ce mois de novembre 2014 grâce aux rencontres, interviews, créations de textes réalisés par le groupe "Regards de jeunes" de Peuple et culture du Gard, et grâce à la générosité de nos invités et de nos partenaires.

 

Soirée d'inauguration le 7 novembre 2014, "Si j'avais 4 dromadaires", de Chris Marker, 1967, 49min

Carré d'Art Bibliothèque - Salle de conférence

  "Si j'avais 4 dromadaires", séance hommage à Chris Marker, cinéaste de la mémoire et de l’immémoire.
"Si j’avais 4 dromadaires", Chris Marker, 1967, 49 min. Une succession d'images fixes prises dans le monde entier, commentées par un photographe amateur et ses amis en voix off, telle est la conversation retracée ici par Chris Marker, inspirée d'un poème de Guillaume Apollinaire. De Tokyo à La Havane, en passant par Pékin, Moscou, Stockholm, Rome et Paris, la réflexion du cinéaste sur la photographie d'art s'accompagne d'un travail de pensée éthique sur les notions de travail, de société, de responsabilité et de socialisme.

Avec ses quatre dromadaires
Don Pedro d’Alfaroubeira 
Courut le monde et l’admira.
Il fit ce que je voudrais faire
Si j’avais quatre dromadaires. 
Guillaume Apollinaire
En présence de Inger Servolin, productrice et co-fondatrice de Slon/IskraInger Servolin:
En 1967, Inger Servolin fonde avec des cinéaste tels que Alain Resnais, Chris Marker, André Delvaux, Antoine Bonfanti et le dessinateur Folon, la coopérative de production SLON.
En 1973, elle crée avec certaines de ces personnalités du cinéma, la société de production et de diffusion ISKRA.

Inger Servolin produit et coproduit une cinquantaine de courts et de longs métrages, dont une dizaine réalisée par Chris Marker et des versions française de plusieurs films documentaires américains, allemands et sud-américains.


Samedi 8 novembre 2014 à 15h, "Blanche là-bas, Noire ici", Diane Dègles, 2013, 62 min

Médiathèque Marc Bernard

Blanche Là-bas, Noire Ici nous dit l’obstination de l’Histoire à se répéter. Dans la violence du colon sur le colonisé, dans la violence faite aux femmes jusque dans leurs corps, dans la violence des silences familiaux, l’Histoire et les histoires couvrent les êtres de silence et les condamnent à l’errance. Entre Madagascar et la Normandie, de 1895 à nos jours, il est de ces films qui soulèvent le voile de la honte par la parole entre femmes. 
En présence de Diane Dègles 


Samedi 8 novembre 2014 à 17h30, "Les Écran Britanniques"

Carré d'Art Bibliothèque- Salle de conférence

Séance réalisée en partenariat avecBob Davis des "Écrans Britanniques". http://www.ecransbritanniques.org/
-"Farewell To The Welfare State" [Adieu à la Sécu ! Bienvenue à l’Insécurité sociale], Trade Films, réalisateur/co-producteur John Eden, chercheur/co-producteur Bob Davis, 1985, 54 min.
Le Welfare State (Etat Providence), création d’après guerre du gouvernement travailliste de Clement Attlee, commença à subir les attaques systématiques dans ses principes et sa pratique de la part du gouvernement Thatcher. Ce film participa de la controverse d’alors, au moment de sa diffusion en 1986. Il revient sur la situation sociale dramatique des années 30, l’espoir suscité dans les classes populaires à la fin de la guerre par cet ensemble de mesures sociales, et expose l’inquiétude suscitée par les déclarations et décisions du gouvernement de la « Dame de Fer ».
-"An Island Built On Coal" [Une Ile bâtie sur du charbon], Trade Films, réalisateur/co-producteur John Eden, chercheur/co-producteur Bob Davis, 1986, 42 min. Le film se nourrit essentiellement des archives accumulées par les Charbonnages Britanniques (The National Coal Board), depuis sa création en 1947 lors de la nationalisation des mines, et les associe à des interviews de directeurs et de syndicalistes. Tourné essentiellement dans le Comté de Durham après la longue grève des mineurs en 1984-85, il explore la relation entre mineurs et direction pendant ces 40 années de nationalisation, et imagine la fin de ce qui fut les grandes Houillères du Nord de L’Angleterre.
Les sous-titres sont réalisés spécialement le Mois du film documentaire par Francis Rousselet, directeur artistique des Écrans Britanniques. L’occasion unique de les découvrir. 
En présence de Bob Davis 



Mercredi 12 novembre 2014, "Sillon de feu", Gérard Raynal, 1995, 55min

Médiathèque communale, Caveirac


Dès le début de l'année 1915, la séparation entre « l'arrière » et les combattants du front s'accentue. Les "hommes du feu" se sentent abandonnés. A partir des traces, des empreintes, laissées sur les sites de la Somme et la crête du Chemin des Dames dans l'Aisne notamment sur les bas-reliefs gravés dans la pierre de carrières souterraines, le réalisateur révèle la parole des hommes, écrivains et poètes qui ont connu la terrible expérience du front.


Vendredi 14 Novembre à 18h30, "L’Héroïque cinématographe", Laurent Véray et Agnès de Sacy, 2002, 48 min

Carré d'Art Bibliothèque- Salle de conférence

Soirée commémoration 14-18 
Deux opérateurs de cinéma – l’un français et l’autre allemand – suivent le déroulement de la guerre pour le compte des actualités filmées, de part et d’autre de la ligne de front. Chacun tient un carnet de bord dans lequel il consigne ses réflexions et ses commentaires sur ce qu’il filme et sur la façon dont il le filme. Le film retrace cette période où quelques pionniers inventent le cinéma d’actualité et se posent pour la première fois la question : comment filmer la guerre ?

En présence de Vincent Marie, historien et réalisateur


Samedi 15 Novembre à 18h30, "Imraguen" & "Boumdeit", Maya Bracher, 1959 et 1960, couleur, 20 min.

Carré d'Art Bibliothèque- Salle de conférence

Séance réalisée en partenariat avec Negpos. http://negpos.fr/negposphoto/
"Imraguen", Maya Bracher, 1959, noir et blanc, 20 min. 
« La vie d’une tribu de pêcheurs mauritanienne, qui séjournait sur la côte atlantique, à la hauteur de Nouakchott. Un guetteur signalait l'arrivée des bancs de poissons à ses compagnons. Pour pêcher ils n'avaient que de filets, qu'ils déployaient autour des bancs de poissons en nageant et qu'ils ramenaient vers la plage, où femmes et enfants les attendaient. Aujourd’hui, les Imraguens vivent plus au nord, au Banc d'Arguin, près de Nouadhibou.  C'était un très beau sujet de film et de photo, le long d'une côte désertique bordant l'Atlantique étincellent, les gestes de pêcheurs, la vie des familles ». Maya Bracher 
"Boumdeit", Maya Bracher, 1960, couleur, 20 min. « La vie d'une communauté maraboutique établie en Mauritanie, à une centaine de km de Tamchaket dans le Tagant. Le marabout dirigeait tout. Depuis 1936, hommes et femmes vivaient séparément, ils cultivaient le mil, le blé, les haricots et d'autres légumes et les palmiers dattiers, ils élevaient des chèvres, des moutons, des vaches et des chameaux, ils tissaient des tapis, ils faisaient des travaux sur du cuir, du fer, ils avaient une école coranique. Nous avons filmé une fête avec tamtam et danses ». 



Maya Bracher: Née en 1932, photographe franco-suisse, vit à Sernhac (Gard), Maya Bracher commence à faire de la photo à partir de 1957 en parcourant la Mauritanie dont la beauté des paysages et la manière de vivre des nomades ou des sédentaires l’émeuvent. Par la suite, elle produit des reportages ethnosociologiques en Afrique, des reportages d'actualités et des prises de vue d'œuvres d'art Africain traditionnel ou moderne. 
Elle a réalisé ces films avec son compagnon, Georges Bracher. Personne n’a revu ses images depuis. Les films sont numérisés par Negpos. Le Mois du film documentaire est l’occasion de les découvrir. Un diaporama des photographies de Maya Bracher accompagnera la séance. 

Accompagnement musical avec Oumar Koné
En présence de Maya Bracher et de Patrice Loubon de Negpos


Mardi 18 Novembre à 18h30, "Grandir", Dominique Cabrera, 2013, 93min

Médiathèque Simone Veil, Marguerittes

« Il y a dix ans mon frère Bernard qui vit à Boston s’est remarié, on est tous allés au mariage, c’était comme si on était à nouveau petits, les quatre enfants avec papa et maman. J’avais apporté une caméra pour filmer le mariage, je me suis retrouvée à filmer notre famille jusqu’à aujourd’hui... ». Une famille comme les autres avec ses moments de joies, ses peines et ses secrets. Dominique Cabrera a filmé les siens pendant une décennie avec générosité et sensibilité. 
En présence de Guy Baudon, réalisateur et enseignant en cinéma


Mercredi 19 Novembre à 18h30,  "La vierge et la cité", Amalia Escriva, 2014, 52 min

Bibliothèque Jean Paulhan


Le Mas de Mingue, au Nord de Nîmes, est une cité crée pour accueillir les rapatriés d’Algérie.
Aujourd'hui, elle est habitée trés majoritairement par des Africains du Nord.
Pourtant, à l'Ascension, chaque année, depsuis cinquante ans a lieu le pélerinage de Santa Cruz qui rassemble, ici, des milliers de Pied-Noir autour d'une petite statue de vierge espagnole rapportée d'Oranie, d'ou venait aussi mon pére. Pour beaucoup, c'est aussi la fête du quartier ou les communautés se rassemblent. Ma tendresse va aux derniers témoins de tous les peuples de ce monde disparu dont Santa Cruz avive, chaque années, le souvenir.

En présence de Amalia Escriva et de l'équipe du film. 



Jeudi 20 Novembre à 20h30,  "Visage d’une absente", Frédéric Goldbronn, 2013, 95 min

Carré d'Art Bibliothèque- Salle de conférence et auditorium

« Je reste profondément émue par cette quête qui laisse à une femme sa part d'ombre, de blessures, rançon d'une liberté inadmissible pour l'époque. Cet acte d'amour qui rassemble autour de la mère du réalisateur ses cinq enfants séparés questionne aussi la famille, la maternité et les liens de fratrie. C'est magnifique. Il y a des liens, assurément, entre cette quête et un autre film du réalisateur, La Maternité d'Elne. En regardant toutes ces mères sauvées du pire, avec leur enfant, j'ai aussi pensé à celle de Frédéric Goldbronn, Mouche, qui, à la même époque, était la victime du même ordre politique qui lui enlevait sa petite fille. C'est un film qui touche autrement, en dévoilant et en rendant présent, matériel et surtout incarné par les témoins, quelque chose qui a à voir avec notre mémoire collective, continue de nous tarauder, « ça a eu lieu ». Il me semble que c'est grâce à ce film, qu’Elisabeth Eidenbenz a été connue, après plus de soixante ans.
L'oubli est vraiment la grande loi du monde, et plus que jamais sans doute ». (Annie Ernaux)

En présence de Frédéric Goldbronn, réalisateur 


Vendredi 21 Novembre de 9h30 à 18h00, "journée d'atelier"

Carré d'Art Bibliothèque- Salle de conférence

Quelles images d'archive, quels usages ?

Les usages des "images d'archives" se diversifient sans cesse depuis la naissance du cinéma, qui s'en est emparé très rapidement. Cette notions est très largement utilisée aujourd'hui pour la valorisation des films, pour valider une information, un événement, pour parler du passé.

Pourtant, ces images ne sont pas attachées à époque et ont des formes multiples.
Quelles sont-elles? Comment les réalisateurs utilisent-ils des images déjà tournées?
Quels sont les enjeux de l'utilisation et de la fabrication de ces images à l'heure du numérique?

A travers le regard de spécialistes de l'audiovisuel, nous explorerons les différentes formes d'images d'archive et ses différentes utilisations, de l'argentique au web.

Programme de la journée :

9h30 
Présentation de la journée et des invités

9h45
Jean-Yves de Lépinay, directeur des programmes du Forum des images et président de l’association Piaf, « D’où viennent les archives et où vont-elles ? »

10h30
Hélène Bettembourg, déléguée régionale de l’INA « Quelle conservation, quels usages et quel droit d’usage de l’image audiovisuelle aujourd’hui ? »

11h15
Frédéric Borgia, directeur de l’Institut Jean Vigo « Mémoire filmique du Sud » Présentation du projet et du réalisateur chargé de travailler avec les films amateurs collectés.

14h
Jean-Yves de Lépinay , directeur des programmes du Forum des images et président de l’association Piaf - Paris « Quand les cinéastes se saisissent des archives »

15h
Paul Chambart, étalonneur et réalisateur et Karim Ghiyati, directeur de Languedoc Roussillon cinéma
Échange autour du film Saint Alban que Martine Deyres réalise actuellement.

16h15
Jean-Yves de Lépinay, directeur des programmes du Forum des images et président de l’association Piaf - Paris « Internet, archive généralisée »

16h45

Anna Zisman, réalisatrice Échange avec Anna Zisman autour de son film "La vie en Youtube", en cours de réalisation.
Journée destinée aux professionnels de l'audiovisuel et de l'archive, ouverte à a toute personne intéressée.
Entrée libre sur inscription au secrétariat de la médiathèque: 04 66 76 35 02 / 03
Pour en savoir plus: bibliotheque.nimes.fr


Samedi 22 Novembre à 17h30, "La Nuit remue", Bijan Anquetil, 2012, 45 min.  

Carré d'Art Bibliothèque- Salle de conférence


La Nuit remue montre ce qui se passe parfois la nuit tombée autour d’un feu de fortune allumé au cœur de nos villes. Un film sur les passagers de nuit de l’Europe. Sur une jeunesse afghane qui se vit dans l’exil et qui, clandestinement, écrit son histoire avec des actes, des mots et des téléphones portables. « Une nuit illuminée d’images venues d’ailleurs, d’avant. Car aux plans nocturnes d’Anquetil répondent les images fragiles, rudimentaires, souvenirs ou témoignages d’événements captés au hasard de leur périple avec leurs propres téléphones ». Nicolas Feodoroff pour le FID, Marseille 2012 
En présence de Bijan Anquetil 


Mardi 25 Novembre à 18h30 "Quand je serai dictateur", Yaël André, 2013, 90min

Médiathèque Simone Veil - Marguerittes

Quand je serai dictateur est le projet d'une « non-autobiographie » : et si, à l'autre bout de l'univers, naissaient à chaque seconde d'autres mondes contenant d'autres possibilités de nos vies ? Quelles seraient alors toutes ces vies que je n’ai pas vécues ? Aventurière, psychopathe, mère exemplaire, chef comptable, homme invisible ?   À l'image, le film tisse des films amateurs 8 mm et super 8 – des années 40 à aujourd'hui –, emmêlant les fils de la fiction et du documentaire, du vrai et du faux, du mien et de l'autre, de la comédie et du drame... 
En présence de Philippe Simon, réalisateur et critique de cinéma 


Mercredi 26 Novembre à 19h30 "Divine Horsemen", Maya Deren, 1947, 47 min

ZO/ANIMA,

Séance réalisée par Zo/Anima

http://www.zoanima.fr/


« Quand l'anthropologue arrive, les dieux s'en vont, dit, paraît-il, un proverbe haïtien. Maya Deren était une artiste, de là son habilité à reconnaître les "faits de l'esprit" devant les fictions mythologiques. (...) Elle s'était rendue à Haïti en tant qu'artiste, pensant faire un film dont le thème principal serait la danse haïtienne, mais les manifestations d'un envoûtement la fascinent d'abord, puis la saisissent, la transportant dans un inconnu dépassant toute forme d'art expérimentée (...). » Joseph Campbell Dans le cadre du Zo Festival 2014. Légendes, mythes, folklore, croyances, religions, magie, mystères et occultisme ont toujours été une source d’inspiration précieuse pour les artistes. Cette année le ZO Festival vous propose de plonger durant tout un mois dans ces contrées remplies de fleurs sauvages et d’étrangeté où le rêve ne prend pas fin au réveil. 
En présence de Vincent Capes de l'association Anima.


Jeudi 27 Novembre entre 10h et 12h, "Nixon in China", 1972, 25 min (en anglais non sous-titré)

Bibliothèque universitaire – VAUBAN - Salle Audiovisuel


"The Richard Nixon" Presidential Library (the National Archives and Records Administration).

Prince des ténèbres ? À maints égards, Richard Nixon est entré dans l’Histoire comme une figure maléfique. Seul président américain à n’avoir jamais été contraint à la démission, son nom reste attaché au scandale du Watergate. Pourtant, Nixon voulait être un homme de paix et son bilan en politique étrangère est aussi marqué par des succès extraordinaires. À la lumière d’archives et de sources nouvelles, cette biographie de Nixon retrace l’histoire des États-Unis au XXe siècle et certaines des étapes les plus importantes de l’histoire des relations internationales, celles qui ont forgé notre monde actuel.
Film commenté par Antoine Coppolani, professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paul-Valéry Montpellier 3 et auteur de la dernière biographie de Richard Nixon, publiée en 2013 chez Fayard. 


Jeudi 27 Novembre à 18h30, Exposition "Personal Cut", Nataša Petrešin-Bachelez

Carré d'Art Bibliothèque- Salle de conférence



Séance réalisée par Carré d’art – musée d’art contemporain.
http://www.carreartmusee.com/

A l’occasion de l'exposition "Personal Cuts". Art à Zagreb de 1950 à nos jours (Carré d’Art – musée du 17 octobre 2014 au 11 janvier 2015), Nataša Petrešin-Bachelez, commissaire et critique d’art indépendante, présente une sélection d'œuvres vidéos d'artistes d'Europe de l'Est interrogeant la notion d'archives. 

« Public Cuts »  Empruntant le titre d’une des publications de l’artiste féministe Sanja Ivekovic, les extraits des vidéos et films de Sanja Ivekovic et Lazar Stojanovic (avec Tomislav Gotovac dans la rôle principal) seront présentés afin de démontrer l’audace et la subversion avec lesquelles les artistes de l’ancienne Yougoslavie ont opéré. A partir des années 1960 le matériel d’archives d’Etat était employé en tant qu’outil conceptuel pour les collages, installations, vidéos et films, afin de démasquer l’idéologie dominante. Les artistes de la génération plus jeune, comme Marta Popivoda ou Nika Autor, qui ont vécu les années de transition pendant leur enfance, emploient les archives pour proposer une histoire plus personnelle sur les événements clés de la Yougoslavie. 
 Extraits des films :   Lazar Stojanovic, Plastic Jesus, 1971, 73min Sanja Ivekovic, Personal Cuts, 1982, 3’35min Marta Popivoda, Yugoslavia, How Ideology Moved Our Collective Body, 2013, 62min Nika Autor, Marko Bratina, Ciril Oberstar et Jurij Meden, Newsreel #55, 2013, 30min
Nataša Petrešin-Bachelez Née à Ljubljana (Slovénie) en 1976, Nataša Petrešin-Bachelez est commissaire de la programmation Satellite 7 du Jeu de Paume. Elle a été co-directrice des Laboratoires d’Aubervilliers de 2010 à 2013, et est l’origine ou a contribué à plusieurs expositions et cycles de conférences en France, Slovénie, Allemagne, Suede, Islande entre autres. Elle a assuré notamment le commissariat de la section « Statement » de la Paris Photo (2010), co-commissariat de la partie « Archives, sources, films, documents » de l’exposition « Les Promesses du Passé » au Centre Pompidou (2010) et l’exposition « Société Anonyme » au Plateau (2007). Elle co-organise depuis 2006, avec Patricia Falguieres, Elisabeth Lebovici et Hans Ulrich Obrist, le Séminaire « Something you should know : artistes et producteurs aujourd’hui » autour des pratiques artistiques et curatoriales à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, à Paris. 

En présence de Nataša Petrešin-Bachelez et Jean-Marc Prévost, directeur du musée